La pandémie actuelle de COVID-19 a créé un besoin urgent de trouver des moyens de détecter le virus SRAS-CoV-2 rapidement, avec précision et à grande échelle, afin de contrôler sa propagation. Des scientifiques de trois institutions suisses ont mis au point un dispositif microfluidique qui peut détecter le SRAS-CoV-2 avec une sensibilité élevée. Ce dispositif peut distinguer le SRAS-CoV-2 des autres virus respiratoires, ce qui pourrait changer la donne dans la lutte contre les coronavirus. Le projet a été dirigé par Sandrine Gerber-Lemaire de l’EPFL, Igor Stefanini de la SUPSI et Francesco Bertoni de l’USI.
Le dispositif utilise un biocapteur à ADN pour détecter l’ARN du SRAS-CoV-2 dans la salive humaine. Lorsque l’ARN viral se lie au biocapteur à ADN, il forme un duplex ADN/ARN. Celui-ci est ensuite détecté par le biocapteur, qui peut détecter jusqu’à 10 attomolaires d’ARN du virus. À titre indicatif, un attomolaire équivaut à une goutte d’eau dans une piscine olympique.
Le détecteur de virus peut être déployé dans des environnements non médicaux et fournir des résultats en moins de dix minutes. Il convient donc parfaitement aux diagnostics de terrain dans les aéroports, les écoles ou les lieux de travail. Et comme il est hautement sélectif pour le virus SRAS-CoV-2, il ne produit pas de faux positifs pour les autres coronavirus.
Ce dispositif peut jouer un rôle important dans la surveillance de la population et les efforts de limitation de propagation de la pandémie de COVID-19. Il peut également être adapté pour détecter d’autres virus en modifiant simplement la sonde du biocapteur.
Ce dispositif est très polyvalent. L’unité de biocapteur peut être facilement adaptée à la détection d’autres virus par la sélection et l’immobilisation d’autres séquences de sondes d’ADN.
Sandrine Gerber-Lemaire, directrice de l’Institut Chemical Sciences & Engineering
Photo de titre: SeventyFour via Canva.com