Le monde hospitalier évolue constamment, de façon planifiée ou parfois en réponse à une urgence telle que la crise du COVID-19. Les hôpitaux sont de véritables villes dans la ville et abritent des disciplines aussi variées que spécifiques. Leur périmètre géographique s’étend aussi vite que le besoin de la population croît et que les innovations technologiques, scientifiques et médicales se développent. Les infrastructures hospitalières doivent donc s’adapter en permanence, de nombreux travaux sont réalisés, souvent dans des bâtiments existants et tout en assurant la continuité du service. En outre les surfaces disponibles dans les villes sont de plus en plus restreintes, mais l’accessibilité doit rester garantie par une localisation centrale.
Les Facility Managers doivent faire face à tous les besoins transverses de l’activité principale des hôpitaux. Ces besoins sont catégorisés en deux sous-groupes:
Pour tous ces domaines d’activité, le FM intervient lors de l’identification des besoins et de la définition des stratégies et politiques de gestion. Il met en place des concepts d’assurance-qualité, optimise les coûts, définit des outils informatiques. Il participe au développement d’organisations (coordination des équipes internes et des prestataires externes, par exemple) et à l’acquisition des prestations. Il vérifie l’application des normes, des cahiers des charges et établit des rapports sur la base des résultats de gestion.
De nouvelles compétences devront être acquises.
Raphaël Martinez et Marco Stäuble
Les établissements peuvent compter sur des compétences internes qui vont s’exercer conjointement à différents stades du cycle de vie des projets et en fonction des compétences qui leur sont propres. Ils peuvent également compter sur des prestataires externes, que ce soit pour le soft FM (sociétés de services), le hard FM (sociétés de maintenance) ou également le conseil (sociétés de consulting et bureaux d’études). Le FM regroupe aussi bien des professions d’encadrement que des fonctions transverses, tels que les acheteur·e·s et logisticien·ne·s, mais également toutes les professions opérationnelles liées aux bâtiments, soit les agent·e·s techniques (sanitaires, électricien·ne·s, logisticien·ne·s, concierges, …) ou les métiers de services (agent·e·s de propreté et d’hygiène, cuisiniers et cuisinières, etc.).
À part quelques brevets fédéraux, il n’existe pas de formation spécifique au FM en Suisse romande et les hôpitaux n’en dispensent pas. Des cours ponctuels de niveau universitaire vont cependant être organisés prochainement. La plupart des professionnel·le·s ont une formation propre au poste qu’ils occupent et apprennent les compétences spécifiques au FM dans la pratique. En termes de recrutement, les hôpitaux font face aux mêmes opportunités et risques que d’autres secteurs d’activité.
À l’avenir, les acteurs du FM vont être confrontés au développement de la numérisation, à la digitalisation des processus, à l’exploitation et l’analyse de données, à l’internet des objets et au bâtiment connecté. De plus, les exigences en matière de durabilité doivent désormais être intégrées dans chacun des processus liés au bâtiment et à l’exploitation, ceux-ci jouant un rôle prépondérant dans la réalisation des objectifs environnementaux. Ainsi, de nouvelles compétences devront être acquises par les professions du FM.
Photo de titre: Le «hard FM» couvre les services liés au cycle de vie des infrastructures, alors que le «soft FM» est lié à leur utilisation. L’un et l’autre doivent s’adapter à l’évolution constante du monde hospitalier. (Photo: CHUV)