Dans les pharmacies hospitalières et dans les officines, les ruptures d’approvisionnement auxquelles la Suisse fait face actuellement posent d’énormes problèmes de logistique, de sécurité et mobilisent d’importantes ressources en personnel, note pharmaSuisse, l’organisation faîtière des parmacien·ne·s. Estimés à ½ à 1 jour/semaine pour une pharmacie publique, ces coûts ne sont pas pris en charge. Cette situation, dénoncée par pharmaSuisse, ne cesse de s’aggraver. Les autorités tardent à s’emparer de la problématique, raison pour laquelle pharmaSuisse, au sein d’une large alliance de professionnels et partenaires de la santé, va participer au lancement ce printemps d’une initiative populaire «Oui à un approvisionnement médical sûr».
Le Conseil fédéral, dans son duxième volet de mesures visant à freiner la hausse des coûts dans l’AOS, a reconnu le potentiel des pharmacies puisqu’il propose la modification de l’article 25 et un nouvel alinéa à l’article 26 LAMal, ouvrant la possibilité de fournir des prestations prises en charge par l’assurance de base, par exemple dans le domaine de la prévention (ex. la vaccination) et des prestations pharmaceutiques comme le soutien à l’adhésion thérapeutique ou l’analyse de médications compliquées. Ces prestations devront être efficaces, appropriées et économiques (critères EAE) et faire la preuve de leur effet modérateur sur les coûts. Les discussions sur ce second volet ont débuté au sein de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil National.
Avec la modification de la loi sur les professions médicales (LPMéd) en 2015 et la loi sur les produits thérapeutiques (LPTh) en 2016, le législateur a contribué à asseoir le rôle des pharmacies au sein des soins médicaux de base. «Pourtant la population n’est pas encore suffisamment consciente du fait qu’elle peut bénéficier d’un conseil médical en pharmacie également, souligne Martine Ruggli, présidente de pharmaSuisse.
Dans la situation actuelle de surcharge des urgences, ils sont à même d’assurer le 2/2 triage des patients, de leur proposer une solution, déchargeant ainsi les services d’urgences et les médecins de famille des cas simples», conclut la présidente.
Photo de titre: pharmaSuisse