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L’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source a lancé en mai un nouveau module de formation continue en santé environnementale. Sa responsable en explique le contenu et les objectifs.
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Notre santé, c’est aussi notre environnement. Bien que cela semble évident, il faut parfois le rappeler: quelle santé espérer en respirant un air pollué, ou en consommant une eau contaminée de produits chimiques de synthèse? Tel a été le premier constat fait à la conférence de lancement d’une formation continue en santé environnementale à l’Institut et Haute Ecole de la Santé La Source.
Les conséquences de la dégradation de notre environnement sur la santé sont alarmantes: un décès sur cinq est lié à la pollution de l’air dans le monde et les listes de pathologies liées aux pesticides s’allongent chaque année1. L’exposition à nos nombreux produits de synthèse causent troubles du développement, neurologiques et du système reproducteur. Il devient nécessaire pour les professionnel·le·s de la santé de bien cerner les impacts sur la santé de la contamination et de la détérioration de notre environnement.
Malheureusement, le constat ne s’arrête pas là. Avec le changement climatique, la situation devrait encore se péjorer. En plus des événements climatiques extrêmes ayant un impact direct notre santé, il s’accompagne en effet d’une augmentation des maladies chroniques, de l’apparition de nouveaux pathogènes et d’une augmentation des troubles de santé mentale. Sommes-nous prêts à prendre en charge ces nouvelles pathologies?
Notre environnement impacte notre santé et, à l’inverse, la pratique des soins impacte notre environnement. En effet, la santé contribue de manière conséquente à la péjoration de la qualité de notre environnement à travers la production de déchets solides (par exemple le matériel jetable), liquides (médicaments dans les eaux usées) et gazeux (ensemble des productions de CO2, desflurane et protoxyde d’azote d’un centre hospitalier). Les professionnel·le·s de la santé sont-ils prêts à adapter leur pratique pour réduire ces atteintes ou à agir auprès des institutions pour qu’elles limitent leurs impacts? La réponse à cette question est complexe.
Ce qui est certain, c’est que les professionnel·le·s de la santé ont un rôle déterminant à jouer face aux nouveaux enjeux de la santé environnementale. Par l’éducation et l’accompagnement des populations, mais aussi par le développement de pratiques innovantes. L’analyse critique, la détection et l’évaluation des risques d’exposition, l’éducation thérapeutique, la communication, la promotion de la santé et la prévention de la maladie sont des compétences qui s’acquièrent et permettent d’innover dans les pratiques.
Une approche plus globale de la santé devient une urgence, comme en témoignent les nombreuses alertes de la communauté scientifique et les chiffres alarmants de la santé planétaire. Citons ici la résistance aux antibiotiques, qui, en provoquant au moins 1,27 millions de décès par an, dépasse désormais les chiffres du sida et de la malaria. Connaître et comprendre les différentes dimensions et les enjeux de la santé environnementale sont devenus des évidences pour les professionnel·le·s et tout le système de santé.
Comment renforcer son rôle en promotion et prévention de la santé? Sommes-nous prêts au changement climatique? Comment réduire l’impact de la santé? Quelles sont les compétences nécessaires? Voici les aspects qui seront abordés durant la nouvelle formation de la Haute Ecole de la Santé La Source. Commencée en mai dernier, elle traitera des expositions environnementales, du changement climatique, de ses effets sur la santé et les systèmes de santé, de la durabilité dans les soins et la santé.
Elle fera appel à des experts (politique de santé, qualité de l’air intérieur ou éco-anxiété) et présentera des projets réalisés en santé environnementale dans les institutions.
1Les références bibliographiques sont disponibles après de l’auteure
Photo de titre : Anna Shvets sur Pexels