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14. juin 2022

Analyses de laboratoire

La baisse des tarifs est «inacceptable» pour H+

La décision de l’Office fédéral de la santé publique de baisser les tarifs des analyses de laboratoire de 10% dès le 1er août 2022 est incompréhensible et inacceptable, selon H+. Ce qui est particulièrement choquant, c'est que cette décision précède le débat au Parlement et le met devant le fait accompli.

La diminution linéaire doit mener à des économies d’environ 140 millions de francs par année. H+ condamne une inégalité de traitement entre le secteur ambulatoire des hôpitaux et les cabinets médicaux, car les médecins de famille ne seront pas touchés par la baisse annoncée. La baisse se fera avant tout sur le dos des hôpitaux et des cliniques, déplore la faîtière des hôpitaux suisses.

Cette mesure accentuera encore le déficit du secteur ambulatoire et l’étendra à un domaine supplémentaire qui jusque-là couvre ses coûts.

H+ s’indigne en outre que cette décision précède le débat parlementaire sur les tarifs de laboratoires dans le cadre du contre-projet à l’initiative populaire pour des primes plus basses.

Comparaisons mal fondées

Cette décision est d’autant plus incompréhensible que l’association Laboratoires médicaux de Suisse (FAMH) avait mis en évidence dans une étude la faiblesse des comparaisons de prix avec l’étranger sur lesquelles se fondent la fédération d’assureurs santésuisse et le Surveillant des prix. En effet, si l’on prend en compte des tarifs corrects, le pouvoir d’achat et la structure des coûts dans les pays comparés, il ne reste plus guère de différences. Et si l’on considère la structure de soins décentralisée propre à la Suisse, qui est souhaitée politiquement et qui apporte de grands avantages aux patient·e·s, l’écart est proche de 0%.

H+ partage cette analyse et a demandé que l’on renonce à une modification hâtive des tarifs sans analyse des risques. En lieu et place, H+ exige que le projet en cours transAL2 de révision tarifaire avance rapidement. Les révisions de tarifs n’ont de sens que si les principes de l’État de droit sont respectés.

Mesure inefficace

La FAMH a réagi par un communiqué dénonçant une baisse inadéquate et inefficace:

  • tout d’abord parce qu’elle touche un secteur dont la contribution aux coûts de la santé est non seulement faible mais stable (2-3%). Affaiblir la capacité diagnostique nationale revient à fragiliser encore le système de soin et augmenter le risque d’erreurs médicales et/ou d’errances diagnostiques;
  • inefficace ensuite car en l’absence de mesure pour contrôler le volume de prescription qui est le déterminant principal des coûts de laboratoires, l’effet de cette mesure sur l’évolution des coûts de la santé et des primes sera minime;
  • inefficace enfin car les analyse de cabinets qui constituent le 40% annuel des analyses en Suisse ne seront pas concernées alors que fortement valorisées.

Photo de titre: Chamot

   

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