InfoMed, l’application genevoise qui révolutionne les urgences

Grace au financement de la Fondation privée des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), l’institution a mis au point une application venant en aide aux personnes qui envisagent de consulter les urgences. Baptisée InfoMed, elle remplace InfoKids, qui ciblait uniquement les urgences pédiatriques. Désormais, elle intègre également les urgences adultes, gynéco-obstétriques et gériatriques. «Cet outil novateur a été développé par nos ressources, explique Frédéric Ehrler, responsable du domaine des Patients citoyens au Service des applications. Aux HUG, il y a une forte culture du développement, nous gérons notre système d’information clinique depuis plus de 30 ans, ce qui nous permet d’interagir avec ce dernier de manière bien plus agile que s’il était simplement acheté sur le marché et intégré.»

Vision d’ensemble du flux des urgences

Concrètement, les patient·e·s saisissent leurs symptômes sur InfoMed. En fonction de ces derniers, elles et ils seront orienté·e·s sur une consultation médicale adaptée: 144, urgences hospitalières ou médecin traitant. Développé dans le but d’améliorer la satisfaction des patient·e·s, l’outil sert également aux soignant·e·s, leur permettant d’avoir une vision d’ensemble du flux aux urgences. «De plus, il s’accompagne d’un système qui permet aux patient·e·s d’attendre en-dehors de l’hôpital lorsque cela a été jugé possible, ce qui réduit la tension dans les salles d’attente», ajoute l’expert.

Le but premier d’InfoMed n’est toutefois pas de désengorger les urgences.

«L’objectif est de mieux informer les patient·e·s, réagit le Dr. Hervé Spechbach, médecin adjoint au Service des urgences, responsable d’unité (voies ambulatoires). Cependant, sur InfoMed, les utilisateurs·trices ont accès au nombre de personnes qui patientent actuellement mais également, grâce à des données statistiques rétrospectives, aux pics de fréquentation. Cela pourrait donc éventuellement lisser la fréquentation.» Les patient·e·s bénéficient d’une vue globale de leur cheminement (laboratoire, nom du médecin, etc.). À leur sortie, cela permet de leur envoyer des informations médicales utiles.

Inclure d’autres centres d’urgences

De futurs développements d’InfoMed sont déjà envisagés. Le produit à été pensé pour inclure d’autres centres d’urgences que les HUG. À l’avenir, il est également prévu de faire basculer l’utilisateur·trice sur une ligne de télémédecine si ses symptômes le permettent. «Le but est d’en faire un système qui fonctionne en réseau, souligne Frédéric Ehrler. Il y a une vision pour déployer cet outil afin de fédérer les différentes institutions et d’orienter au mieux les patient·e·s.»

L’architecture d’InfoMed est assez souple pour être élargie au reste du canton, voire au reste du pays.

Frédéric Ehrler, responsable du domaine des Patients citoyens au Service des applications

Un groupe de travail cantonal a été mis en place afin de développer une ligne de télémédecine, d’augmenter l’offre et d’élargir le Réseau urgences Genève (RUG) via un mapping cantonal. «Nous militons pour qu’il y ait une collaboration et une coordination des différents acteurs à travers cet outil», conclut le Dr Spechbach.

Photo de titre: InfoMed/HUG