gestion du risque nutritionnel
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10. octobre 2023

Competence-Partner

Swiss Nurse Leaders (SNL)

Gestion du risque nutritionnel à l’hôpital

Au sein du Centre hospitalier universitaire vaudois, le département de l’appareil locomoteur a mis en place un processus en soins infirmiers pour combattre la dénutrition des patient·e·s.
Competence Krystel Vasserot

auteur

Krystel Vasserot

Directrice des soins des départements de l'appareil locomoteur et des neurosciences cliniques

krystel.vasserot@chuv.ch

Competence Véronique Sechet

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auteur

Véronique Sechet

Infirmière clinicienne spécialisée

veronique.sechet@chuv.ch

En Suisse, la dénutrition concerne jusqu’à 25% des patient·e·s hospitalisé·e·s et constitue un facteur de risques majeur par son influence sur la guérison, les infections, l’apparition de complications, la durée de séjour, la qualité de vie, sans oublier les coûts associés. Les causes en sont multiples, liées aux conditions de la personne hospitalisée (comorbidités, difficultés à s’alimenter, dépendance, dysphagie) mais également au système de santé (déficit de dépistage, absence de suivi, manque de connaissance des prestataires). Les services hospitaliers du département de l’appareil locomoteur au sein du CHUV n’y échappent pas.

En effet, la population prise en charge y est très majoritairement âgée et polymorbide et les équipes des soins infirmiers peinaient à mettre en œuvre un processus systématique de détection et gestion de ce risque clinique.

Sous l’impulsion des directions des soins de l’institution et du département, les infirmières cliniciennes spécialisées ont élaboré en 2022 une procédure de «Détection et gestion standardisée de la dénutrion chez les patient·e·s hospitalisé·e·s» dans le département (traumatologie, orthopédie, rhumatologie, chirurgie reconstructive).

De l’accueil dans le service jusqu’à la sortie de l’hôpital

Élaborée à partir des recommandations de bonnes pratiques issues de la littérature scientifique, associée à la collaboration étroite avec les expert·e·s du service de nutrition clinique du CHUV, la procédure précise les activités requises selon l’étendue de la pratique infirmière (soins, surveillances, évaluation clinique, enseignements et éducation, documentation en soins, coordination pendant le séjour et lors de la phase de transition à domicile ou dans le réseau sanitaire), dès l’accueil dans le service et pendant tout le séjour, jusqu’à la sortie de l’hôpital.

Les éléments liés au contexte organisationnel de l’institution (gestion des repas, choix des menus, compléments alimentaires, suivis para cliniques) y ont été intégrés, ainsi que la documentation en soins nécessaire afin d’assurer une traçabilité systématique pour le plan de soins par les équipes pluridisciplinaires concernées (médecins, diététiciennes, nutritionnistes, infirmières de liaison, etc.).

La supervision de sa mise en œuvre pérenne et du respect de la proédure est sous la responsabilité de l’équipe d’encadrement des soins de proximité (infirmier·èr·e-chef·fe d’unité des soins, infirmiers·ères cliniciens·nes spécialisé·e·s) des services concernés et précisée dans la procédure interne.

Meilleure détection du risque

Cette procédure a fait l’objet d’un programme d’implémentation au sein des équipes des services concernés (information, formation, communication des guidelines permettant une acquisition/mise à jour des connaissances), associé à des audits de suivi. Les premiers résultats montrent une intégration progressive de la procédure, une meilleure détection du risque et une amélioration de la mise en œuvre des soins selon l’étendue de pratique infirmière et interventions pluridisciplinaires requises. La pérennisation de ce programme nécessite une attention soutenue ainsi qu’un leadership transformationnel de la part des équipes d’encadrement des soins afin de s’assurer de la bonne compréhension et intégration par les équipes de soins fixes et d’appoint, ainsi que lors de l’intégration de nouveaux membres du personnel.

Photo de titre: via Canva.com