En Suisse, la dénutrition concerne jusqu’à 25% des patient·e·s hospitalisé·e·s et constitue un facteur de risques majeur par son influence sur la guérison, les infections, l’apparition de complications, la durée de séjour, la qualité de vie, sans oublier les coûts associés. Les causes en sont multiples, liées aux conditions de la personne hospitalisée (comorbidités, difficultés à s’alimenter, dépendance, dysphagie) mais également au système de santé (déficit de dépistage, absence de suivi, manque de connaissance des prestataires). Les services hospitaliers du département de l’appareil locomoteur au sein du CHUV n’y échappent pas.
Sous l’impulsion des directions des soins de l’institution et du département, les infirmières cliniciennes spécialisées ont élaboré en 2022 une procédure de «Détection et gestion standardisée de la dénutrion chez les patient·e·s hospitalisé·e·s» dans le département (traumatologie, orthopédie, rhumatologie, chirurgie reconstructive).
Élaborée à partir des recommandations de bonnes pratiques issues de la littérature scientifique, associée à la collaboration étroite avec les expert·e·s du service de nutrition clinique du CHUV, la procédure précise les activités requises selon l’étendue de la pratique infirmière (soins, surveillances, évaluation clinique, enseignements et éducation, documentation en soins, coordination pendant le séjour et lors de la phase de transition à domicile ou dans le réseau sanitaire), dès l’accueil dans le service et pendant tout le séjour, jusqu’à la sortie de l’hôpital.
La supervision de sa mise en œuvre pérenne et du respect de la proédure est sous la responsabilité de l’équipe d’encadrement des soins de proximité (infirmier·èr·e-chef·fe d’unité des soins, infirmiers·ères cliniciens·nes spécialisé·e·s) des services concernés et précisée dans la procédure interne.
Cette procédure a fait l’objet d’un programme d’implémentation au sein des équipes des services concernés (information, formation, communication des guidelines permettant une acquisition/mise à jour des connaissances), associé à des audits de suivi. Les premiers résultats montrent une intégration progressive de la procédure, une meilleure détection du risque et une amélioration de la mise en œuvre des soins selon l’étendue de pratique infirmière et interventions pluridisciplinaires requises. La pérennisation de ce programme nécessite une attention soutenue ainsi qu’un leadership transformationnel de la part des équipes d’encadrement des soins afin de s’assurer de la bonne compréhension et intégration par les équipes de soins fixes et d’appoint, ainsi que lors de l’intégration de nouveaux membres du personnel.
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