Recruter 10 à 20 nouveaux·lles practicien·ne·s en trois ans, tel est l’objectif des mesures mises en place en décembre 2022 par le canton de Neuchâtel. Le bilan provisoire est réjouissant: «Cinq médecins vont s’installer tout prochainement, se réjouit Manon Tendon, cheffe de l’Office des prestataires ambulatoires au Service cantonal de la santé publique (SCSP). 25 professionnel·le·s nous ont contactés après avoir entendu parler de notre initiative. Majoritairement de France, mais aussi de Suisse, de République tchèque ou du Salvador.»
C’est en 2019 que le projet en question voit le jour avec le lancement d’une vaste enquête. L’analyse des résultats inquiète le canton au niveau de la relève, tant en milieu hospitalier que dans les cabinets. «Il fallait que l’on fasse plus que les autres pour démontrer notre attractivité, souligne Vincent Huguenin-Dumittan, chef du SCSP. Ce n’est pas évident d’avoir un coup d’avance sur Genève et Lausanne, renommées au niveau international.»
C’est ainsi qu’est née une collaboration inédite entre la Société neuchâteloise de médecine (SNM), le SCSP et le délégué cantonal à la domiciliation, Roland Nötzel. «La SNM s’assure de faciliter leur installation en les introduisant dans un réseau professionnel riche et varié, tandis que notre service et le SCSP se chargent de toutes les questions pratiques ainsi que de l’intégration des conjoints et enfants», note ce dernier. Le but? Permettre aux expatrié·e·s de se concentrer sur leur travail uniquement, tandis que toutes les autres questions sont prises en charge.
«Nous établissons un premier contact par vidéo-conférence, afin de les rassurer, explique Manon Tendon. Puis nous les épaulons dans toutes les nombreuses démarches qui suivent.»
Nous établissons un premier contact par vidéo-conférence, afin de les rassurer, explique Manon Tendon. Puis nous les épaulons dans toutes les nombreuses démarches qui suivent.
Manon Tendon, cheffe de l’Office des prestataires ambulatoires au Service cantonal de la santé publique
Les médecins qui sautent le pas passent d’un métier de soins à celui d’entrepreneurs, rappelle Vincent Huguenin-Dumittan. «C’est une nouvelle phase de leur vie professionnelle. À Neuchâtel, nous les accompagnons en misant sur notre innovation et notre sens de l’accueil, qui symbolisent l’ADN du canton. On dit souvent qu’ici, ça va vite! Nous le prouvons au quotidien, en les mettant directement en relation avec les personnes clés.»
L’installation de nouveaux·lles généralistes a-t-elle également pour but de décharger les urgences du RHNe? «Pas directement, répond Roland Nötzel. Mais c’est un effet collatéral intéressant. Cette initiative contribue à faire baisser les coûts de la santé, en évitant aux habitant·e·s des temps d’attente à l’hôpital ou de multiplier les analyses. Renforcer la ceinture de médecine de premier recours permet de ne pas recourir inutilement aux ressources hospitalières et d’ainsi les préserver.»
Photo de titre: Collégiale de Neuchâtel, via Canva.com