L’Hôpital universitaire de Zurich (USZ) est confronté à plusieurs défis dans le domaine de la formation, à commencer par la pénurie persistante de personnel qualifié. Ce manque ne concerne pas seulement les professionnel·le·s de la santé, mais aussi celles et ceux qui assurent leur formation. «Nous observons des difficultés à recruter des personnes prêtes à s’engager dans la formation des futur·e·s professionnel·le·s», explique Michaela Key, responsable de la formation à l’USZ.
Face à ces enjeux, l’hôpital mise sur des stratégies innovantes et des outils numériques pour améliorer l’apprentissage et l’accompagnement des professionnel·le·s en formation. «Nous voyons dans la numérisation une grande opportunité d’alléger notre charge de travail et d’optimiser nos pratiques», souligne-t-elle.
L’hôpital développe également des programmes favorisant l’apprentissage interprofessionnel et la résilience des apprenant·e·s. Un projet pilote, basé sur un modèle canadien-suédois, a ainsi été mis en place sur deux unités de soins afin de renforcer la collaboration entre les métiers et d’améliorer l’implication des patient·e·s. «Les premiers retours montrent que ce projet favorise un meilleur travail en équipe et une compréhension mutuelle accrue», indique Michaela Key.
Dans le cadre de la lutte contre la pénurie de personnel, l’USZ s’attache aussi à fidéliser ses collaborateur·rice·s en leur offrant des perspectives d’évolution. «Notre modèle de parcours professionnel permet à chacun·e de se spécialiser en management, en expertise clinique ou en formation», précise Michaela Key. L’hôpital propose également un programme destiné aux apprenti·e·s en soins et assistant·e·s médical·e·s, qui sera bientôt étendu à d’autres formations.
L’évaluation continue de ces initiatives est une priorité pour l’USZ. Des outils numériques de feedback sont utilisés pour ajuster les formations, et des enquêtes sont menées jusqu’à 12 semaines après l’apprentissage afin de mesurer son impact. «Nous voulons aller au-delà de l’évaluation immédiate et mesurer les effets à long terme sur les pratiques professionnelles», souligne Michaela Key.
Membre du Conseil de la Haute école fédérale en formation professionnelle (EHB) et de la Commission interprofessionnelle de formation de H+, elle milite pour une collaboration accrue et une meilleure reconnaissance des enjeux de formation dans le secteur de la santé. «Il est essentiel d’échanger sur ce qui fonctionne et d’apprendre les un·e·s des autres», conclut-elle.
Photo de titre: Hôpital universitaire de Zürich