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Comme par le passé, l’analyse des données financières de plus de 90% des hôpitaux suisses par l’association SpitalBenchmark démontre qu'il n’y a pratiquement pas d’établissement qui parvienne à dégager les marges nécessaires.
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L’association SpitalBenchmark a collecté et vérifié les données financières de presque tous les hôpitaux et les cliniques du pays. L’image qui en ressort est claire: en dépit d’adaptations minimales des tarifs en 2024, les marges EBITDA (bénéfice avant impôts, intérêts et amortissements) demeurent beaucoup trop basses. Elles atteignent juste 4% en moyenne alors qu’elles devraient s’élever à 10% afin de garantir une exploitation sur le long terme.
«Les hausses des tarifs obtenues principalement dans le stationnaire au terme d’âpres négociations sont juste une goutte d’eau dans l’océan, souligne la directrice de H+ Anne-Geneviève Bütikofer. Comme par le passé, les hôpitaux et les cliniques ne peuvent tout simplement pas travailler de manière rentable dans le cadre actuel.»
Cette détresse financière se manifeste tout particulièrement dans le domaine ambulatoire. Les tarifs actuels sont loin de couvrir les coûts réels et il en résulte un sous-financement de 20 à 25%. Sur le plan économique, les hôpitaux ne sont donc pas poussés à favoriser le transfert vers l’ambulatoire, un processus pourtant judicieux et visé par l’EFAS.
Le monde politique et la population se sont prononcés en faveur du transfert vers l’ambulatoire. De même, les hôpitaux et les cliniques souhaitent emprunter cette voie. Mais il doit y avoir un incitatif financier à agir dans ce sens.
Anne-Geneviève Bütikofer, directrice de H+
C’est ainsi seulement que pourra être exploité le potentiel d’économies attendu d’un système de santé orienté davantage sur l’ambulatoire.
H+ Les Hôpitaux de Suisse demande aux milieux politiques et aux assureurs maladie de revoir fondamentalement leur position. Si l’on veut que les hôpitaux et les cliniques continuent à assumer leur rôle de pilier central du système de santé suisse, d’acteur primordial pour la formation mais aussi d’important employeur, ils doivent bénéficier de conditions-cadres réalistes. Concrètement, une augmentation immédiate des tarifs de 5% au moins est nécessaire afin que le sous-financement et les conséquences du renchérissement puissent être compensés au moins en partie.
À l’avenir, les tarifs devront être en outre adaptés automatiquement et systématiquement au renchérissement. C’est la condition pour que les hôpitaux et les cliniques aient les moyens d’investir dans les nouvelles technologies, dans les infrastructures ainsi que pour le personnel et qu’ils puissent promouvoir l’ambulatorisation – afin de continuer à offrir un système de santé de pointe à la population suisse.
Photo de titre: via Canva.com
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