Les hôpitaux et les cliniques sont pris au piège d’une situation de plus en plus contraignante. Les coûts ne cessent d’augmenter (renchérissement, exigences légales croissantes, contraintes cantonales, lutte pour les ressources, etc.) tandis que les tarifs ne s’accroient que peu, voire pas. Contrairement à toute autre branche – assurance maladie comprise – les hôpitaux sont dans l’incapacité de faire valoir une augmentation de leurs tarifs, ou seulement avec un décalage notable, lorsque leurs coûts augmentent.
75% des hôpitaux sont jugés inefficients. En pondérant leur benchmark en fonction du nombre d’hôpitaux, les assureurs fixent un jalon d’économicité qui ne représente que 8.6% des séjours en soins aigus, voire seulement 8% du CaseMix. La sévérité du jalon et le décalage de deux ans entre les données et l’application du tarif entraînent une sous-couverture des coûts, particulièrement en période de renchérissement.
La situation est encore plus critique au niveau de l’ambulatoire où les tarifs stagnent depuis vingt ans. En 2023, une prestation TARMED coûte CHF 1.10 aux hôpitaux et cliniques, tandis que la valeur remboursée varie entre CHF 0.83 et 0.96 selon la région. L’ambulatoire ne couvre ainsi que 70% des coûts pour les hôpitaux de soins aigus, psychiatriques ou les cliniques de réadaptation. Dans ces conditions, le virage ambulatoire souhaité par toutes et tous relève d’un acte de foi.
Seuls 10% des hôpitaux présentent une marge EBIDTA suffisante, alors que, fait alarmant, un quart présente une marge proche de zéro, voire négative. La situation n’est que sensiblement moins pire pour les cliniques psychiatriques (4.2%) et de réadaptation (5.5%), où la marge cible est également plus faible (8%).
Pour être plus efficients, les hôpitaux sont incités à revoir leurs processus, à procéder au virage ambulatoire. Pour ce faire, ils doivent investir. Pour pouvoir investir, ils doivent être financièrement sains. Pour pouvoir être financièrement sains, ils doivent avoir des tarifs qui couvrent leurs coûts. Pour avoir des tarifs qui couvrent leurs coûts, ils doivent être efficients. Une situation de catch 49 en somme.
A défaut de pouvoir lever cette référence circulaire, SpitalBenchmark s’engage, grâce au travail et aux données de ses membres, à fournir des données vérifiées, fiables et probantes pour objectiver la situation.
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