Kostenbremse-Initiative
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8. avril 2024

«Pour des primes plus basses. Frein aux coûts dans le système de santé»

Le Conseil fédéral recommande de rejeter l’initiative pour un frein aux coûts

À l'instar d'un large comité issu du secteur de la santé (dont fait partie H+), le Parlement et le Conseil fédéral recommandent de ne pas accepter l'initiative populaire, sur laquelle le peuple se prononcera le 9 juin prochain.

Depuis l’introduction de l’assurance obligatoire des soins (AOS) en 1996, les coûts et, par conséquent, les primes d’assurance-maladie ont fortement augmenté. Cette situation pèse de plus en plus sur une grande partie de la population. L’initiative entend introduire un mécanisme qui permettrait de freiner cette hausse. Un tel système empêcherait que les coûts n’augmentent trop fortement par rapport aux salaires et à l’économie. La Confédération, les cantons et les partenaires tarifaires doivent prendre des mesures en ce sens.

Arguments du comité d’initiative

Pour le comité d’initiative, seul un frein aux coûts de la santé permettra de freiner durablement la croissance des coûts et des primes. Ce frein indique dans quelle mesure les coûts à la charge de l’AOS peuvent augmenter par rapport aux salaires et à l’économie. L’initiative définit une période transitoire pendant laquelle la hausse des coûts de l’AOS serait plafonnée à maximum 20 % de plus que les salaires. Tous les acteurs de la santé, à savoir les cantons, les hôpitaux, les médecins, les assureurs-maladie ou le secteur pharmaceutique, doivent garantir ensemble le respect de ce seuil. Dans le cas contraire, la Confédération et les cantons devront prendre des mesures pour réduire les coûts. Le comité d’initiative estime que ce mécanisme constitue la seule manière d’imposer une prise de conscience des coûts dans le système de santé et d’éviter toute incitation inopportune. L’initiative ne précise pas la forme que prendront ces mesures.

Arguments du Conseil fédéral et du Parlement: le frein aux coûts est trop rigide

Le Conseil fédéral et le Parlement partagent, sur le fond, l’objectif visé par l’initiative populaire, qui consiste à freiner l’évolution des coûts de la santé. Le mécanisme proposé est cependant trop rigide. Il lie unilatéralement la croissance autorisée pour les coûts à l’évolution des salaires et de l’économie. Ainsi, il ne tient pas compte des causes importantes de cette hausse, comme les progrès de la médecine et le vieillissement de la population. Selon la mise en œuvre de l’initiative, l’évolution des coûts risquerait d’être trop fortement limitée. Certains traitements nécessaires pourraient ne plus être accessibles, ou du moins plus aussi rapidement. Le Conseil fédéral et le Parlement, ainsi qu’un comité largement soutenu par le secteur de la santé et dont H+ fait partie, recommandent donc de rejeter l’initiative.

Contre-projet indirect: prescription d’objectifs en matière de coûts et de qualité

Le Conseil fédéral et le Parlement reprennent l’objectif de l’initiative en proposant un contre-projet indirect au niveau de la loi. Celui-ci prévoit que le Conseil fédéral fixe une limite à la hausse des coûts de l’AOS pour une période de quatre ans. Les acteurs du système de santé devraient au préalable justifier pourquoi et dans quelle mesure les coûts augmenteront dans chaque branche. L’évolution des coûts deviendrait ainsi plus transparente. Si elle dépassait la valeur convenue sans justification, le Conseil fédéral et les cantons devraient envisager des mesures correctives. Le contre-projet entrera en vigueur si l’initiative est rejetée et qu’aucun référendum n’aboutit.

Photo de titre: via Canva.com

   

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