Il y a peu, tout le monde parlait encore du dossier électronique du patient (DEP) et s’émerveillait devant les innombrables données fournies par les appareils portables. Aujourd’hui, ces deux sujets ne font plus guère l’actualitéc’est l’intelligence artificielle (IA) domine les discussions. Elle évolue à un rythme effréné et offre d’innombrables possibilités d’application. Dans les hôpitaux, elle est déjà utilisée dans les systèmes d’aide à la décision clinique ou à la surveillance des patient∙e∙s, elle simplifie la planification et l’organisation du travail et transforme les méthodes de formation.
Swiss Nurse Leaders aborde les thèmes de la santé numérique et de l’intelligence artificielle lors de divers événements, notamment dans le cadre du congrès national Swiss Nurse Leaders qui se tiendra le 21 novembre 2025. Le titre de cet événement : « Des approches audacieuses ou des solutions établies? Pourquoi pas les deux ? Concepts de gestion pour le système de santé suisse et leur application dans les soins». Vous trouverez toutes les informations relatives au congrès sur www.swissleaders.ch/congres-snl, ainsi que d’autres informations sur les événements liés à la gestion et à la direction des soins infirmiers sur https://swissnurseleaders.ch/manifestations.:
La vitesse de son développement, associée à sa grande complexité, à ses innombrables anglicismes et à son caractère «étranger» à de nombreux dirigeant∙e∙s du secteur de la santé, fait de la numérisation un véritable défi – mais un défi qui offre de nombreuses opportunités. Pour que cela reste un défi et ne devienne pas une tâche insurmontable, un réseau solide peut être utile.
Cependant, les personnes les mieux placées pour dire quel outil ou quelle fonctionnalité pourra apporter une réelle valeur ajoutée dans un environnement concret ne sont pas les experts en IA, mais les professionnel∙le∙s qualifié∙e∙s (soignant∙e∙s, médecins, thérapeutes, professionnel∙le∙s de l’hôtellerie, etc.) qui l’utiliseront quotidiennement. Il est donc important à plusieurs niveaux d’impliquer dès le début les personnes concernées: ce sont elles qui connaissent le fonctionnement des processus, les interfaces à prendre en compte et les facteurs qui jouent un rôle dans l’interprétation des données. C’est précisément sur ce dernier point qu’il ne faut pas se fier aveuglément à l’IA.
L’IA peut rationaliser les processus et les rendre plus efficaces. Cela permet d’économiser en termes de charge de travail – mais pas en termes de personnel qualifié. En période de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, la numérisation devrait être utilisée comme un levier pour décharger le personnel soignant afin qu’il puisse se focaliser sur l’essence même de sa profession: aider les personnes en situation de vulnérabilité grâce à ses compétences professionnelles et à son empathie. En outre, un processus participatif avec une communication transparente favorise la compréhension et l’acceptation d’un nouvel outil. Cela se traduit à son tour par une utilisation appropriée, efficace et ciblée de l’outil, ce qui non seulement améliore la qualité des soins, mais est également d’une grande importance d’un point de vue juridique.
Dans le domaine de l’IA en particulier, certaines règles doivent être respectées afin de garantir que les limites légales ne soient pas dépassées. À l’ère des solutions cloud avec des serveurs situés à l’étranger et de l’utilisation des informations saisies à des fins de formation à l’IA, la protection des données représente un véritable défi. Dans le secteur de la santé, où les données particulièrement sensibles sont la règle plutôt que l’exception, il est donc essentiel de former le personnel à temps à l’utilisation de l’IA et de publier des directives appropriées. Il n’est pas nécessaire que chaque institution réinvente la roue, ou plutôt la directive: il est utile d’activer des réseaux, de participer à des événements et de faire appel à des expert∙e∙s afin de tirer parti des synergies.
Photo de titre: générée par l’IA (DR)