Nous avons d’un côté des personnes aisées qui sont en bonne santé et peuvent recourir à des aides pour rester à la maison et préserver leur autonomie durant leurs vieux jours. De l’autre côté, nous avons des personnes défavorisées qui sont en moins bonne santé mais ne recourent pas aux prestations dont elles ont besoin pour cause de manque de moyens. Ces personnes ne se soignent pas correctement jusqu’à ce qu’un problème grave les emmène à l’EMS, induisant des coûts importants et une rapide dégradation de leur autonomie.
La Suisse a les moyens. Mais nous constatons que les offres varient localement. Il y a des offres étatiques, des offres privées et des offres associatives. Il y a des redondances dans certaines régions et des lacunes dans d’autres. J’ai déposé une motion (23.3366) pour que la Confédération établisse une stratégie nationale tenant compte des réalités actuelles et permettant de garantir à chacun·e de pouvoir rester à la maison le plus longtemps possible. Cette motion a été acceptée le 11 septembre par le Conseil national par 125 voix contre 64 et 2 abstentions.
La réforme de la LAMal soumise au vote le 24 novembre prochain apporte des améliorations. Dans le domaine de l’âge, cette réforme permet d’encourager les traitement ambulatoires, d’améliorer la coopération entre les médecins, les hôpitaux et les EMS et d’offrir un financement stable des soins à domicile.
J’y suis très favorable, mais je pense que nous avons encore trop de disparités entre les régions et une offre trop peu accessible.
Evidemment c’est une préoccupation. Je pense que nous devons déjà voir quels effets nos mesures auront. Si je prends l’exemple de la formation des médecins, je constate que les efforts réalisés sont encore insuffisants.
Je pense que l’autonomie dans le vieillissement est la clé. Une personne qui reste à son domicile grâce à des mesures d’accompagnement garde non seulement sa routine, mais surtout son réseau social. Trop souvent, l’entrée à l’hôpital puis à l’EMS est synonyme de perte d’autonomie et d’isolement. L’isolement est délétère pour la santé.
Photo de titre: portrait de Christine Bulliard-Marbach, conseillère nationale fribourgeoise (DR).