Avec les autres pays membres des Nations Unies, la Suisse a adopté en 2015 la Résolution «Transformer notre monde: le Programme de développement durable à l’horizon 2030». Celle-ci prend en compte les dimensions économique, environnementale et sociale pour relever les défis mondiaux tels que le réchauffement climatique, la préservation des ressources et la qualité de l’environnement, la biodiversité, la pauvreté et les inégalités. Ces nations se sont ainsi engagées pour un Agenda 2030 comprenant 17 objectifs de développement durable (ODD). Le troisième objectif concerne le thème de la santé: «Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge».
Le système de santé dans son ensemble représente un levier énorme pour atteindre la cible de la neutralité carbone d’ici 2050, comme l’a fixé le Conseil fédéral. En effet, dans notre pays, les dépenses annuelles de santé se chiffrent à 82 milliards de francs. Près du tiers concernent les hôpitaux (1), qui emploient 170 000 personnes (en équivalents plein-temps) et comptabilisent environ un million et demi d’hospitalisations (2). Ce secteur est donc essentiel, car devant l’urgence d’agir, tous les acteurs publics et privés doivent participer.
A l’instar d’une ville, de nombreux domaines sont concernés par le développement durable en milieu hospitalier. Des mesures doivent être mises en place pour améliorer l’efficacité énergétique, développer le recours à des énergies renouvelables et réduire la consommation d’eau.
Une politique d’achats responsables vise à prendre en compte aussi des critères environnementaux et sociaux pour de nombreux biens de consommation, comme par exemple les linges ou les produits de nettoyage. La promotion d’une alimentation collective équilibrée en produits locaux et de saison, bio dans la mesure du possible, une offre en repas végétariens et la réduction du gaspillage alimentaire contribuent aussi à réduire l’empreinte écologique.
De 2001 à 2017, Anne DuPasquier a été cheffe suppléante de la section Développement durable au sein de l’Office fédéral du développement territorial ARE. Elle publie en ce mois d’octobre Habiter durable. Au cœur des quartiers, dans la collection Le Savoir suisse aux Presses polytechniques et universitaires romandes
En Suisse, les transports produisent plus de 30 % des gaz à effet de serre et constituent donc le premier ennemi du climat. Agir sur la mobilité dans le cadre des hôpitaux est donc crucial, et c’est possible grâce à un plan mobilité d’entreprise encourageant les employé·e·s à la mobilité douce, à l’autopartage et au covoiturage.
Pour épargner les matières premières lors de constructions ou rénovations de bâtiments, le réemploi et le recyclage de matériaux devrait être envisagé. Les déchets quant à eux peuvent être réduits et valorisés. Et pour lutter contre le déclin de la biodiversité, il y a lieu de favoriser des toitures végétalisées et un entretien des espaces verts sans produits chimiques de synthèse. Les aspects sociaux font également partie du tout, comme la formation des collaborateurs et collaboratrices, leur participation ou l’équité dans les soins et les salaires. Ces objectifs sont indissociables les uns des autres et de telles stratégies de durabilité, menées par de plus en plus d’hôpitaux, doivent être largement communiquées pour que chacun comprenne que notre bien-être et notre qualité de vie en dépendent.
1OFS, Coûts et financement du système de santé en 2019, Communiqué de presse du 27.04.2021
2OFS, Santé. Statistique de poche 2020, Neuchâtel, 2021