En mars 2024, une nouvelle session a commencé au Centre de formation en soins de Berne. Celles et ceux qui optent pour une formation dans le domaine des soins reçoivent ainsi une allocation mensuelle de 3 500 francs suisses pendant la durée de leurs études. Parmi les nouveaux∙elles étudiant∙e∙s se trouve Thomas Lengweiler, 51 ans, qui a opté pour une reconversion, notamment parce qu’il bénéficie d’une subvention. Nous avons pu lui poser quelques questions sur cette nouvelle orientation donnée à sa carrière professionnelle.
Le désir de changement professionnel a été le facteur déterminant. J’ai travaillé longtemps dans le secteur de la publicité. À un moment donné, je me suis posé des questions sur le sens de ma vie professionnelle. J’ai réalisé que, dans la troisième phase de ma carrière, je voulais m’occuper davantage des personnes et moins du chiffre d’affaires. Le métier de soignant était depuis longtemps une option pour moi, car j’ai déjà travaillé dans une maison de retraite lorsque j’étais adolescent. J’ai alors pu constater que j’avais un penchant pour le travail avec les personnes âgées. Plus tard, j’ai suivi une formation de secouriste dans l’armée.
Après l’école, j’ai suivi une formation de dessinateur en génie civil. Plus tard, j’ai suivi un cours préparatoire à l’école d’arts appliqués, puis j’ai effectué un apprentissage de quatre ans en tant que graphiste. J’ai exercé cette profession dans diverses entreprises, notamment pendant douze ans dans une société de cartes de vœux. Ces trois dernières années, j’ai été directeur artistique dans une agence de publicité.
Disons que sans les subventions, il aurait été beaucoup plus difficile de concrétiser ce souhait dans la réalité. Je suis père de deux enfants, j’ai des responsabilités. Ma compagne est chanteuse professionnelle indépendante. Les subventions nous aident à assurer notre subsistance.
Je trouve ce métier extrêmement gratifiant. En aidant les personnes qui ont besoin de soutien, je peux contribuer à rendre leur vie plus agréable. De plus, à 51 ans, je peux redémarrer professionnellement une nouvelle vie et avoir de très bonnes perspectives d’emploi à l’avenir, ce qui n’est pas négligeable.
L’année dernière, lors d’un stage dans une maison de retraite et de soins, j’ai de nouveau constaté que ce domaine me correspondait parfaitement. Je souhaite donc m’engager à long terme dans les soins de longue durée. Mon objectif est de travailler au sein d’une équipe motivée et de répondre aux besoins de chaque résident∙e. Cela peut sembler ambitieux, mais dans le secteur de la publicité, j’ai heureusement acquis une certaine résistance au stress qui devrait être précieuse pour le travail de soignant∙e.
Je trouve le mix entre théorie et pratique intéressant. Cependant, il est indéniable que j’attends avec impatience de travailler concrètement avec les patient∙e∙s. Tout au long de la formation, les cours théoriques et les stages pratiques se succèdent, chacun d’une durée de six mois. Cela rend les choses pertinentes.
Oui, absolument. À mon avis, les cantons devraient coordonner leurs pratiques afin que les professionnel∙le∙s en reconversion aient les mêmes chances dans toute la Suisse.
Je le pense. Dans le canton de Berne, le nombre de places d’études pour les professionnel∙le∙s en reconversion a été augmenté, car il semble y avoir une demande importante. Pour ma part, la subvention a été le coup de pouce décisif pour oser la reconversion.
Photo de titre: Thomas Lengweiler, futur infirmier diplômé ES (zvg/BZ Pflege)