
Nanda Samimi, directrice générale de la clinique Forel AG et présidente de la Fédération suisse des directrices et directeurs d’hôpitaux section alémanique, s’exprime sur la supposée crise de gouvernance au sein des directions hospitalières. Selon l’experte, les nombreux changements de direction observés dans les hôpitaux suisses s’expliquent davantage par des transformations structurelles que par de véritables crises. Une crise est, par définition, soudaine et imprévue.

Les directrices·teurs d’hôpitaux exercent des mandats plus courts, car les conditions-cadres complexes exigent des décisions impopulaires, rarement soutenues par toutes les parties. Un changement de direction est alors plus simple qu’un renouvellement complet de l’équipe dirigeante.
Cette instabilité crée de l’incertitude et accentue la rotation du personnel. Après chaque départ, les établissements passent beaucoup de temps à se réorganiser, ce qui entraîne la perte de collaboratrices·teurs: un problème particulièrement aigu dans un contexte de pénurie de personnel qualifié.
Les petits hôpitaux peinent surtout à absorber leurs coûts fixes élevés, tandis que les grands établissements doivent gérer une complexité croissante. Par ailleurs, le rôle des cantons tend parfois à fausser la concurrence. Selon Nanda Samimi, il faudrait intégrer systématiquement le renchérissement dans les tarifs. Cette mesure, facile à mettre en oeuvre, contribuerait à améliorer la situation.
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