Impliquer les patient·e·s dans l’organisation des soins est devenu une valeur forte de l’Hôpital du Valais. «Changer de paradigme, sortir du paternalisme médical pour se tourner vers une approche collaborative, voilà l’esprit qui nous guide», explique Sandrine Giroud, responsable de projet pour le Pôle Patient. Concrètement, l’hôpital organise deux forums par an et collabore avec de nombreuses associations, dont l’Association valaisanne des proches aidants ou Synapsespoir, active dans le domaine de la psychiatrie. Ces échanges aboutissent à des mesures concrètes, notamment en termes d’accessibilité.
Une plateforme patient·e·s, qui réunit direction, Pôle Patient, service de formation et associations partenaires, permet de discuter régulièrement des problématiques rencontrées.
Les patient·e·s ont envie de s’impliquer. Notre rôle est de semer des graines, de leur donner une place croissante dans la gouvernance et l’organisation hospitalière.
Sandrine Giroud, responsable de projet pour le Pôle Patient
L’exemple de la filière «insuffisance cardiaque» illustre la portée de cette démarche. Ce programme multidisciplinaire ambulatoire, mis en place par le service de cardiologie de l’Hôpital du Valais avec la collaboration de l’association Savoir Patient et soutenu par Promotion Santé Suisse, répond à un enjeu concret: réduire l’incidence des réhospitalisations après un premier séjour.
«Les données de la littérature souligne un taux élevé de réhospitalisations précoces (15-25%) après une hospitalisation pour décompensation cardiaque.» Désormais, les patient·e·s bénéficient de 3 consultations ambulatoires durant les 30 jours qui suivent leur sortie; «ce programme garantit une continuité optimale entre le retour à domicile et la prise en charge par le généraliste ou le cardiologue installé», explique Charlotte Piller, cheffe de projet pour la gestion des filières patient·e·s. Reçu·e·s par un binôme infirmier·ère–médecin cardiologue, chaque patient·e voit son traitement adapté et profite d’une éducation thérapeutique, incluant cours de diététique et conseils pratiques pour mieux gérer la maladie, la prise de médicaments et l’hygiène de vie.
Depuis quatre ans, plus de 390 patient·e·s ont suivi ce parcours. Les résultats sont nets: 40% de réhospitalisations en moins dans les 3 premiers mois après la sortie de l’hôpital. «Le suivi assuré par des interlocuteur·trice·s constants et réguliers contribue à rassurer les patient·e·s et à établir une relation de confiance», relève Charlotte Piller. Trois mois plus tard, un entretien individuel avec L’Association Savoir Patient complète le suivi.
Au-delà des résultats chiffrés, c’est une évolution culturelle qui s’affirme. L’hôpital reconnaît de plus en plus le savoir patient, en renforçant le dialogue et en construisant des parcours de soins plus adaptés. Comme le résume Sandrine Giroud: «Les patient·e·s sont informé·e·s, compétent·e·s et veulent être écouté·e·s. Notre rôle est de leur donner la place qu’ils·elles méritent.»
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