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4. octobre 2022

Trend

Equipements médicaux

IRM et scanners offrent un bon potentiel d’économie d’énergie

Des centaines d’IRM et de scanners sont utilisés en Suisse et ces appareils présentent un bon potentiel d’économie d’énergie.
Competence Martine Felber

auteur

Martine Felber

Chargée de projets, sur mandat de l’Office fédéral de l’énergie, PLANAIR SA, La Sagne (NE)

martine.felber@planair.ch

Dans le contexte actuel, les économies d’énergie font sens dans tous les domaines; le secteur de la santé ne fait pas exception. La technologie y joue un rôle important et les appareils d’imagerie médicale sont devenus indispensables.

Dans le cadre de son programme SuisseEnergie, l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a mandaté le bureau neuchâtelois Planair pour une étude consacrée à l’efficacité énergétique des équipements médicaux, en particulier des IRM et des scanners1. L’heure est à la diffusion des résultats et des recommandations.

Utilisation appropriée

Un grand nombre d’IRM et de scanners sont utilisés en Suisse et peuvent représenter une part significative de la consommation d’électricité d’un hôpital ou d’un centre de radiologie. Toutefois, lorsque la machine est en mode stand-by ou n’est pas en service (mode off) la puissance nécessaire diminue considérablement.

L’utilisation appropriée des différents modes de fonctionnement offre donc un bon potentiel d’économie d’électricité. En effet, la majorité des appareils sont utilisés en journée, ce qui signifie qu’ils sont éteints les deux tiers du temps en moyenne tout au long de l’année.

Exemple de puissance mesurée au cours d’une journée pour une IRM récente. (Graphique: PLANAIR)

Données de consommation

Concrètement, ce sont 15 IRM et 13 scanners (CT), anciens et récents, qui ont été monitorés afin de récolter les données détaillées de leur consommation électrique au cours de la journée ou de la semaine. L’IRM est particulièrement gourmande en énergie du fait de sa complexité technologique, du champ magnétique requis pour les examens et de la présence d’hélium qui doit être maintenu liquide en tout temps. La consommation d’une IRM est très importante, en moyenne de 80 000 kWh/an pour un appareil récent.

Le scanner est moins énergivore, mais requiert également le maintien d’une certaine puissance lorsque l’appareil est en mode off. La consommation d’un appareil récent est variable, mais se situe autour de 11 000 kWh/an.

Répartition de la consommation d’électricité mesurée au sein d’un centre de radiologie suisse. L’IRM est un appareil particulièrement gourmand en énergie. (Graphique: PLANAIR)

Importance des modes off ou stand-by

L’analyse des données a démontré que pour une IRM la puissance moyenne requise en mode off a été divisée par deux ces 20 dernières années, par quatre pour un scanner. Celle du mode stand-by des IRM a suivi la même tendance depuis son introduction. En mode on, la puissance nécessaire à une IRM n’a guère varié alors qu’elle a été divisée par deux pour les scanners.

Il s’ensuit que pour un appareil récent, l’oubli de la mise en mode off la nuit et le weekend peut doubler la consommation de la machine du fait que la puissance requise en mode off n’est que le 30–35 % de la puissance nécessaire lors de l’utilisation (mode on).

Pour un appareil récent, l’oubli du mode off la nuit et le week-end peut doubler la consommation de la machine.

Afin d’optimiser la consommation, il importe donc d’utiliser les modes off et stand-by, de les programmer automatiquement si possible et de vérifier le bon fonctionnement avec un suivi temporaire de la consommation. Des économies supplémentaires peuvent être également réalisées en optimisant le groupe froid associé aux IRM, ou avec l’usage de modes automatiques plus performants que le mode off standard et proposés par certains fournisseurs2.

Consommation annuelle de 5000 ménages

En 2020, 221 IRM et 226 scanners (CT) étaient en fonction dans les hôpitaux suisses (source Office fédéral de la statistique). En tenant compte des appareils installés dans les centres de radiologie, le total est estimé à environ 330 IRM et 340 scanners.
Le non usage du mode off pourrait induire un surplus de consommation évalué, en moyenne pour des appareils récents, à 80’000 kWh/an pour une IRM et 11’000 kWh/an pour un scanner, ce qui représenterait pour le parc suisse une surconsommation estimée à 20 millions de kWh/an, soit environ la consommation annuelle de 5000 ménages et un surcoût financier substantiel.

Des aspects à ne pas négliger

Lors de l’utilisation et de l’achat d’un nouvel appareil, du point de vue des utilisateurs, les qualités de la technologie médicale sont prioritaires. Toutefois, au regard des impératifs de la transition énergétique et du potentiel d’économie au niveau des coûts d’exploitation, les aspects de la consommation électrique ne devraient pas être négligés.

Une information claire des utilisateurs sur le potentiel d’économie par le bon usage des modes off et stand-by, ainsi que l’accès facilité aux données de consommation devraient faire partie intégrante respectivement de la formation initiale et des informations disponibles sur l’appareil.

Photo de titre: Mart Production sur Pexels

   

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