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18. août 2022

Focus Inflation

Point de vue de santésuisse

«Il n’y a pas de corrélation entre les primes et l’inflation»

Les ménages suisses subissent une hausse des prix de nombreux produits et services en raison de l’inflation. Pourtant, à court terme, les primes ne seront pas impactées par les effets de l’inflation.
Competence Christophe Kaempf

auteur

Christophe Kaempf

Porte-parole, santésuisse, Soleure

christophe.kaempf@santesuisse.ch

En mai 2022, l’inflation atteignait 2,9 % en Suisse. Une telle augmentation n’avait plus été observée depuis 2008. Pourtant ce renchérissement n’aura pas d’effet sur les primes 2023. Comment l’expliquer? L’évolution des primes d’assurance dépend avant tout de l’augmentation des coûts de la santé. Celle-ci s’explique principalement par la hausse du volume de prestations, de la prescription de médicaments ainsi que des progrès de la médecine.

Les primes augmentent plus vite que l’inflation

Il n’y a donc pas de corrélation entre l’augmentation des primes et l’inflation: les primes augmentent malheureusement même si les prix des prestations médicales restent constants. La preuve? Entre 2010 et 2020, l’inflation reculait en moyenne de 0,1 % chaque année. Durant la même période, les coûts à la charge de l’assurance-maladie de base ont, eux, augmenté de 2,5 % en moyenne. On l’observe ici, les primes augmentent en moyenne nettement plus vite que le taux d’inflation.

Quelle évolution pour les primes 2023?

Si l’inflation n’impacte pas les primes 2023, comment celles-ci vont-elles évoluer l’an prochain? 2021 a été marquée par une augmentation plus forte des coûts de la santé (+5 %) que celle des primes (+0,5 %). Cette hausse supérieure à 5 % a également été observée sur les premiers mois de 2022. Les primes de cette année, qui ont diminué de 0,2 % en moyenne suite à la forte pression exercée par le Conseil fédéral sur les assureurs-maladie, ne suffiront pas à couvrir les coûts. Pour 2023, il faut donc malheureusement s’attendre à une hausse substantielle des primes – qui pourraient, selon différentes estimations – s’élever entre 5 % et 10 %.

Pour santésuisse, il est donc urgent d’agir partout où cela est encore possible afin de limiter autant que faire se peut cette augmentation. Il est impératif d’épargner au maximum les payeurs de primes dont les finances seront immanquablement grevées par l’inflation sur de nombreux postes de leurs dépenses, comme l’alimentation, l’énergie ou encore les services.

Baisses possibles

Concrètement, santésuisse demande une baisse rapide du prix des médicaments, en particuliers des génériques, une réduction de leurs marges de distribution, une diminution des tarifs des analyses de laboratoires ainsi que l’introduction de forfaits dans le domaine ambulatoire.

Photo de titre: Tima Miroshnichenko sur Pexels