La situation financière de nombreux hôpitaux s’est intensifiée au cours des dernières années. Que ce soit pour un hôpital universitaire ou un petit hôpital de soins de base, tous font face à d’énormes défis financiers, causés par la pénurie de personnel qualifié, des tarifs non rentables et des hausses de prix importantes.
En mai 2023, les hôpitaux universitaires ont informé que, pour l’année en question, ils prévoyaient des pertes cumulées d’environ 300 millions de francs. En conséquence, ils ont résilié les accords tarifaires hospitaliers avec les assureurs pour la fin de l’année. Au cours des négociations intenses qui ont suivi, il est rapidement apparu que les ajustements tarifaires nécessaires pour 2024, en raison des évolutions économiques, ne pourraient être obtenus que partiellement. Toutefois, un pas dans la bonne direction a été fait: les premiers hôpitaux universitaires ont conclu des accords avec les assureurs maladie à partir de 2024. Cependant, il est important de souligner que de nouvelles discussions seront nécessaires.
Dans le domaine ambulatoire, la situation est encore plus difficile, en particulier en prévision de la médicalisation croissante. Les tarifs ambulatoires ne couvrent pas du tout les coûts, comme en témoignent les plus de 20 procédures en cours à l’échelle nationale pour la fixation des tarifs TARMED. L’espoir repose sur de nouvelles structures tarifaires ambulatoires. Pour les hôpitaux universitaires, il est essentiel que, malgré la neutralité des coûts lors d’un changement de structure tarifaire, les prix soient enfin adaptés à la réalité après vingt ans. Sinon, la marge financière étroite entravera le développement dans le secteur ambulatoire, et les hôpitaux devront donc envisager s’ils pourront maintenir à l’avenir une large offre dans ce secteur.
Un autre aspect lié aux tarifs rentables fait actuellement l’objet de vives discussions dans le secteur: le Conseil fédéral a lancé un benchmarking avec une révision de l’ordonnance sur les prestations des établissements médicaux, qui place tous les hôpitaux, des maisons d’accouchement aux hôpitaux universitaires, sur un pied d’égalité pour la détermination des tarifs, en se basant sur le 30e percentile comme critère d’efficacité.
Un premier objectif majeur a été atteint: la révision ne sera pas mise en œuvre en 2024, mais sera discutée et révisée dans un groupe de travail réunissant des expert·e·s. Les hôpitaux universitaires participeront activement à ce groupe de travail.
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