
La psychiatrie doit soigner davantage de patient·e·s avec moins de moyens. Pour y parvenir, Markus Merz, directeur de la Clinique psychiatrique universitaire de Zurich (PUK), appelle à repenser les modèles et à renforcer les offres ambulatoires. Les incitations financières restent toutefois insuffisantes en ce sens.

La collaboration entre institutions fonctionne généralement bien, mais les réadmissions en psychiatrie restent complexes. Markus Merz plaide pour davantage d’offres de psychiatrie de liaison et une meilleure coordination des parcours de soins.
Les structures intermédiaires, telles que les cliniques de jour ou la télémédecine, devraient être renforcées. Leur développement est cependant freiné par des structures tarifaires obsolètes: la LAMal ne prévoit aujourd’hui que des tarifs stationnaires ou ambulatoires. Les offres semi-stationnaires ont été supprimées de la loi, «une erreur majeure» selon l’expert.
Pour lutter contre la pénurie de personnel, il faut selon lui des améliorations financières et structurelles, mais aussi développer les soins ambulatoires, la prévention et le dépistage précoce. Un financement durable dépend de l’EFAS et de sa mise en oeuvre. Il est également essentiel d’adapter TARPSY, pour que les tarifs reflètent mieux les traitements plutôt que les seuls diagnostics. Ce système, porteur de potentiel, couvre encore mal certains domaines comme les interventions de crise ou les mesures de contrainte.
Mais, insiste Markus Merz, la communication seule ne suffit pas. Une approche plus ouverte des troubles psychiques faciliterait aussi le recrutement et le dépistage précoce.
Photo de titre: la jardinerie de la Clinique universitaire de psychiatrie de Zurich (PUK) contribue elle aussi au rétablissement des patient·e·s (crédit photo: Clinique universitaire de psychiatrie de Zurich).