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6. juin 2023

Trend formation continue

Pénurie de personnel infirmier

Le Valais cherche à réinsérer les ex-infirmiers·ères

Le canton a mis en place un programme de formation continue visant à réactualiser les compétences des infirmiers·ères diplomé·e·s qui ont quitté la profession. Reportage à Sion.
Competence Muriel Chavaillaz

auteur

Muriel Chavaillaz

Journaliste de Competence pour la Suisse romande et le Tessin

muriel.chavaillaz@hplus.ch

Elles sont sept à avoir sauté le pas et s’être inscrites au module «Actualisation des compétences», destiné aux infirmiers·ères qui s’étaient détourné·e·s de la profession. Nombreuses sont celles qui ont abandonné leur carrière après l’arrivée des enfants. «Ce n’était plus possible de tout concilier», confie Catherine. «Après avoir arrêté ce métier, car mon diplôme n’était pas reconnu à l’étranger, j’ai voulu exercer à nouveau lors de mon retour en Suisse, témoigne Josiane. J’aime cette profession!» Il n’est toutefois pas évident d’enfiler im[1]médiatement la blouse blanche après un temps d’arrêt. «J’avais perdu confiance en moi, et beaucoup de choses ont évolué depuis que j’ai quitté l’hôpital, il y a 10 ans», souligne Caroline*

Fort de ce constat, la Haute Ecole de Santé de la HES-SO Valais-Wallis, soutenue par l’Etat du Valais et le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a mis en place ce programme visant à attirer à nouveau les ex-infirmiers·ères.

«Cette formation continue comprend deux modules: le premier permet de réactiver les connaissances de base, le second sera personnalisé selon les besoins des étudiantes», note Sophie Ley, coordinatrice de la formation continue au sein de la Haute Ecole de Santé. Afin de sécuriser au maximum les apprenantes, les éléments techniques sont enseignés à l’aide d’une pratique simulée.

15 jours pour reprendre confiance

La formation se déroule sur 15 jours, disséminés de mars à novembre. «La formule est idéale, car chaque journée ouvre de nouveaux horizons, souligne Josiane. Les cours sont très intéressants, nous avons la chance d’avoir de super intervenant·e·s! Et cela demande du temps de réfléchir et laisser mûrir leurs enseignements.» Viviane, qui est impatiente de pouvoir soigner à nouveau et apporter «un mieux-être aux malades», abonde: «La formation nous aide à identifier nos lacunes. C’est rassurant de constater que malgré des années sans pratiquer, on n’a pas tout oublié!».

Sophie Ley porte un regard admiratif sur ces professionnelles qui renouent avec leur activité. «Les institutions ont vivement besoin d’elles. Le programme d’actualisation ne pourra pas, à lui seul, endiguer la pénurie, mais il faut mettre toutes les chances de son côté pour y parvenir», assure-t-elle.

Développée dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative «Pour des soins infirmiers forts», la formation sera certainement reconduite en 2024. «Si on permet à toutes ces personnes de revenir pratiquer en y prenant du plaisir et de rester dans les soins, nous aurons gagné. Cela créera à coup sûr une dynamique positive, un cercle vertueux.

* nom connu de la rédaction

Photo de titre: Les ministres Mathias Reynard et Christophe Darbellay ainsi que la Directrice de Haute Ecole de Santé Valais Wallis Lara de Preux-Allet encadrent les étudiantes (HES-SO).

   

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