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5. avril 2022

Trend Hygiène

Maladies nosocomiales

Lutte et prévention au quotidien

Pour lutter contre les infections associées aux soins, les hôpitaux de soins aigus appliquent depuis l’an dernier les exigences minimales de Swissnoso. Exemple pratique avec Pierre Vanderavero, infirmier responsable de l'Unité de prévention et contrôle de l’infection (PCI) pour le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe).
Competence Marie-Claire Chamot

auteur

Marie-Claire Chamot

Rédactrice de Competence pour la Suisse romande et le Tessin

marie-claire.chamot@hplus.ch

Quelles mesures le Réseau hospitalier neuchâtelois avait-il déjà instaurées pour prévenir les maladies nosocomiales ?

Durant ses 15 années d’expérience, l’équipe PCI avait déjà presque tout implémenté au sein de l’institution. Les deux éléments manquants étaient la commission PCI (créée fin 2021) et l’adaptation à la hausse de la dotation, non réalisée à ce jour. La nouvelle commission comprend le directeur médical, la directrice des soins, la personne responsable du bureau qualité. Elle est présidée par notre médecin infectiologue et j’en assure la vice-présidence. Elle se réunira deux fois par an et réfléchira notamment à la possibilité d’augmenter la dotation de l’équipe PCI de 2,5 à 3 EPT selon les recommandations de Swissnoso pour la taille de notre hôpital.

Pierre Vanderavero, infirmier responsable, Unité de prévention et contrôle de l’infection (PCI) du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe).

Concrètement, quelles sont les missions de l’équipe PCI du RHNe ?

Nous assurons un certain nombre de surveillances en collaboration avec Swissnoso: l’hygiène des mains, (Cleanhands), la surveillance des infections du site chirurgical (SSI Surveillance), ainsi que SSI Intervention pour l’application des mesures visant la prévention des infections du site chirurgical. A cela s’ajoute la surveillance de la qualité de l’eau et de l’air au sein de l’établissement et le suivi microbiologique. En ce temps de pandémie, cela représente jusqu’à 300 rapports tous les jours, suivis si nécessaire de l’organisation des quarantaines du personnel et des patients et le contrôle à cinq jours. Nous organisons aussi tout un catalogue de cours obligatoires pour le département des soins, les séances d’information aux nouveaux membres du personnel médico-soignant, la participation à des colloques et tout un travail de réseau avec les associations PCI en Suisse et en Europe.

A quel prix ?

Tous ces éléments ont demandé des efforts plus ou moins conséquents et coûteux. Le plus prenant étant probablement la pérennisation de chacun d’entre eux. À savoir revenir continuellement avec les mêmes messages, les adapter à la situation, au public cible, à chaque nouvel arrivant·e, etc. La pandémie nous a essentiellement permis d’insister à nouveau sur les bonnes pratiques visant la prévention des infections. Ceci dans un contexte où le public cible était plus réceptif et demandeur. Quant au coût, il faut prendre en compte le salaire des trois membres de l’équipe infirmière et certains projets, comme celui de «l’hygiène des mains» qui a coûté 100 000 francs la première année.