Télémédecine: appréciée ou pas vraiment?

Au cœur du dispositif de gestion de la crise sanitaire du Covid dans le canton de Genève, la télémédecine a connu un nouvel essor. Elle a été très utile pour le tri, le suivi des personnes suspectes d’infection et la continuité des soins des patient-es atteint-es de maladies chroniques.De nombreux professionnels de la santé des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et des cabinets médicaux genevois se sont mis à faire des téléconsultations par ­vidéo sans être formés ni sensibilisés à cette pratique.

Peu d’études

On sait que, globalement, les patient·e·s apprécient la qualité de la prise en charge, le confort d’utilisation et l’économicité des consultations à distance. Mais peu d’études ont évalué les perceptions et représentations des patient·e·s et soignant·e·s à l’égard de la qualité de la communication, ainsi que des avantages et inconvénients des différentes modalités de télémédecine. Par ailleurs, nous ne savons pas en quoi ces perceptions sont influencées par le profil des soignant·e·s, des patient·e·s et du contexte de soins. Or on sait que la forme et le contenu de la téléconsultation peuvent avoir une influence sur les comportements de santé des patient·e·s.

Telmed: sondage auprès des utilisateurs

L’étude Telmed est une large enquête soutenue par les HUG, l’Université de Genève et la Fondation privée des HUG, comportant trois volets: patient·e·s, médecins et soignant·e·s avec un objectif double:

évaluer les perceptions des patient·e·s, des médecins et des soignant·e·s à l’égard des différentes modalités de ­téléconsultation pour divers problèmes de santé ou de suivi.

tester différents comportements de communication du médecin en téléconsultation auprès des patient·e·s et identifier ceux qui sont préférés par ces derniers.

Le téléphone a la préférence

Les résultats obtenus permettront d’enrichir la littérature à ce sujet et surtout d’améliorer l’enseignement de ce domaine de compétences auprès des étudiant-es et des professionnels de la santé.

L‘analyse des données est en cours, mais il est encore trop tôt pour partager des données précises. Il en ressort cependant déjà une information claire: qu‘ils consultent le médecin pour eux-mêmes ou pour un avis pédiatrique au sujet de leur·s enfant·s, la majorité des patient·e·s préfèrent le téléphone aux autres modes de communication à distance (sms, vidéo, messagerie instantanée).